Un nouveau suicide plus médiatique que les précédents puisqu’il s’agit de celui d’un directeur au nom connu vient ternir un peu la façade sociale ripolinée de la Fnac.
La Fnac a œuvré en grand pour limiter la propagation de la nouvelle du suicide du directeur de Clermont-Ferrand.
La difficulté pour la boite et l’explication, c’est qu’avant de passer à l’acte, la victime a envoyé un mail expliquant les raisons de son geste.
La Fnac y est directement visée à travers son management et les organisations, mais aussi sur les pratiques mises en œuvre pour écarter certains salariés, ce qui ressemble pour les malheureux à de véritables pièges.
Le directeur s’est retrouvé à faire une fois de trop peut être ce que lui demandait la boite et que l’homme ne voulait plus faire.
Un conflit de valeur majeur qui l’aura conduit à trouver une solution brutale et définitive.
La Fnac en interne rame pour minimiser les conséquences de ce suicide, l’argument servi en boucle étant qu’il aurait été guidé par des motifs personnels et rien d’autre, surtout pas…
C’est encore ce que vont répéter aux équipes les directeurs et autres RH en service commandé, quoi que ces gens puissent en penser.
On mesure bien la considération portée aux « collaborateurs » à travers le kit du prêt à penser qui leur est servi, rien que de l’habituel finalement.
Pour certains il faudra encore s’appuyer une situation de dissonance cognitive génératrice de mal-être pour tenter de dégager la responsabilité de la boite, mais c’est ça l’important !
Les causes ne seront donc pas traitées puisque la Fnac a décidé qu’elle était innocente.
Depuis de nombreuses années, la Fnac impose à ses salariés qui veulent évoluer, et à tous les niveaux de l’échelle, la mobilité géographique.
On ne peut donc pas réussir localement une carrière à la Fnac.
Au titre des conséquences de ces déplacements réguliers figure notamment l’isolement social, il est difficile de créer des liens solides avec des déménagements incessants, les échanges et l’expression du mal être se raréfiant forcément.
L’équilibre nécessaire entre vie familiale et vie professionnelle s’en trouve gravement perturbé, impossible d’imaginer que cette politique n’est pas réfléchie et voulue par la société pour le bénéfice qu’elle en tire.
Pour l’entreprise, c’est tout bon, le salarié coupé de la vraie vie se retrouve avec un repère constant c’est la Fnac et peu sollicité parce qu’isolé, il va s’y investir jusqu’à l’épuisement.
Et puis c’est plus facile de mettre sous pression un salarié qui n’a pas d’ancienneté sur un site, il n’aura pas grand monde vers qui se tourner et sera largement plus docile.
Est-ce que ça doit continuer en attendant le prochain ?