La verrue de la Fnac

Ce mercredi 22/10 se jouait le dernier round de négociation sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, thème de négociation obligatoire.

Pour mémoire, les syndicats et la direction avaient signé un accord sur le sujet en 2010 après avoir constaté que de par les choix d’organisation du travail et de gestion, les femmes étaient moins bien traitées que les hommes.

Le texte était un encouragement à dépasser les stéréotypes et à améliorer la situation des femmes, il ne comportait pas de mesures concrètes ni coercitives.

Le bilan tiré de l’application de l’accord est lamentable, rien n’a changé sur les sujets déjà pointés en 2010, la Fnac en convient aussi.

Petit rappel de la situation du « ghetto » féminin :

Le service Caisse accueil, qui constitue la tumeur observée, est essentiellement féminin et il concentre tous les inconvénients de la précarité et du sous prolétariat..

Le temps partiel y est la règle de base, pas question de choisir, le travail y est aussi plus répétitif qu’ailleurs, le poste est le plus fliqué, car la machine enregistre très précisément et c’est le service où les erreurs sont le plus sanctionnées.

C’est aussi le lieu du ras le bol de l’attente en caisse pour les clients et donc des débordements.

Ce tableau à la Zola ne serait pas complet sans évoquer la rémunération, et surtout le variable, ces dames n’ont aucune chance d’obtenir un complément comparable aux collègues de la vente

La Fnac l’a voulu ainsi et dit assumer cette discrimination, c’est classe ! Un genre de caste inférieure !

La formation y est dispensée au compte goutte, dernièrement un jour de formation pour REVER alors que pour les autres salariés, c’est deux jours…

Ce n’est pas fini, les promotions relèvent de l’homéopathie, et le département compte moins de « qualifiées » qu’ailleurs, sûrement un hasard…

Même les cadres de ces services, le plus souvent féminins sont victimes de la maltraitance de l’entreprise, on y concentre les plus faibles niveaux de classification et de rémunération alors qu’il comporte le plus grand nombre de salariées à « gérer ».

C’est donc naturellement en partant de ce constat que nous avons proposé des mesures concrètes, seules capables de résorber les inégalités constatées.

La proposition d’une enveloppe spécifique destinée à réduire les écarts sur le REC, et l’amélioration de dispositions concernant la maternité et les congés n’a pas retenu l’attention de la Fnac, nous avons donc compris que la boite n’est pas prête à mettre un rond pour corriger une situation discriminante, alors que les textes le prévoient.

C’est dans ces conditions que nous avons refusé de signer un texte vide de contenus concrets, nous avons l’expérience de l’inertie de la Fnac en la matière, pas question faire confiance et de se contenter de vœux pieux.

La verrue précitée va donc s’enkyster.