Amis « malfaisants de la Fnac d’en bas », l’année nouvelle risque fort de ressembler à celle passée.
Le DRH qui nous envisageait comme des malfaisants est parti, nous n’avons pas été invités à un pot de départ, ni informés de crises de larmes y faisant suite. C’est bien triste.
Nous verrons si sa remplaçante, issue du sérail, manie aussi bien l’invective propre à fédérer les équipes.
Si vous aimez le travail du dimanche au point de délaisser votre vaisselle, vos familles, vos amis, vos activités, bref la vie, vous allez être servis au-delà de toute attente.
Le ministre Macron est parti pour vous trouver des occupations dominicales, dans le même genre que ce que demandait récemment notre bon PDG dans la presse.
Tous les économistes s’accordent à penser que c’est bien la remise en cause du repos dominical qui sortira le pays de la crise et fera disparaître les 5 millions de chômeurs, non ?
Mais le pire est à venir et il figure discrètement dans le projet de loi Macron, bien plus grave que le travail du dimanche qui sert d’épouvantail.
En quelques mots, il est prévu de modifier l’Art 2064 du Code Civil et l’Art 24 de la loi du 08/02/1995 qui reconnaissent la particularité du contrat de travail.
Une fois passées ces modifications, les employeurs pourraient convenir avec les salariés pris individuellement des « conventions » qui dérogeraient à toutes les normes conventionnelles et aux accords existants.
Par exemple, le patron pourrait convenir avec des salariés pris individuellement que le travail du dimanche serait obligatoire et que la rémunération échapperait à toutes majorations.
En signant une convention au sens du Code Civil, le recours au juge n’est pas possible pendant la durée de la convention.
Les modifications envisagées mettraient sur un même pied d’égalité le salarié et le patron, au moment de la conclusion d’un contrat, ce qui relève du délire.
Les articles qu’il est prévu de changer prennent en compte justement le fait que, dans un contrat de travail, le lien de subordination entraine une soumission volontaire du travailleur et que l’égalité des parties n’est pas vraiment de mise.
Le droit du travail s’impose donc pour limiter l’arbitraire de celui qui est en position dominante.
Le sens du projet de loi Macron, dont il ne fait pas de doute qu’il est soufflé par le Medef, c’est de s’affranchir du droit du travail, et l’offensive menée en parallèle contre les Conseils de Prud’hommes déjà asphyxiés par le manque de moyens, vise également à réduire les salariés à un état de dépendance nous renvoyant vers le 19ème siècle.
C’est donc collectivement qu’il faudra agir pour faire reculer les tenants de notre asservissement programmé et de l’augmentation des bénéfices à notre détriment.
N’hésitez pas à interpeler vos élus sur le sujet, mais aussi les politiques locaux qui oublient souvent qui les ont élus et pourquoi.
Du coup, on hésite un peu à vous souhaiter une bonne année, sauf de luttes nécessaires…