L’arbre qui cache la forêt…

Au forceps du 49-3, le gouvernement a fait passer le projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », dit loi Macron et nul doute qu’il en a payé une partie du prix dans les urnes des départementales.

Pour mémoire, la dernière utilisation de l’Art 49-3 date du gouvernement Villepin pour le CPE en 2006 avec 3 millions de personnes dans la rue.

Le choix de passer en force sur ce texte est révélateur du virage libéral opéré par le gouvernement qui « aime l’entreprise ».

Si le texte est surtout connu pour la partie concernant le travail du dimanche que les médias ont monté en épingle, le reste du projet constitue un recul sans précédent pour les droits des salariés.

Ainsi, le projet modifie la notion de travail de nuit, qui débute aujourd’hui à partir de 21 heures pour la faire commencer à partir de minuit si le texte est voté en l’état.

Les conséquences sont multiples, mais aucune n’est favorable aux salariés : ainsi, la majoration du salaire qui pouvait s’appliquer au travail de nuit ne sera plus reprise évidemment ; dans certains cas, il faudra payer une baby-sitter ; les horaires de travail peuvent amener à « croiser » son conjoint ; pour la prise en compte de la pénibilité, le travail de nuit est un des facteurs reconnus ouvrant des droits et ce ne sera plus le cas, merci pour la santé.

Une manière de démolir la décision de justice obtenue par les syndicats pour les salariés, le fameux et bientôt défunt « arrêt Séphora » et dont le propriétaire de l’enseigne déjà riche comme Crésus, doit se pâmer de bonheur.

Le deuxième exemple concerne l’article qui entendait protéger le secret des affaires et menaçait donc les journalistes, les lanceurs d’alertes mais aussi les représentants du personnel amenés à connaitre ces sujets.

Devant le tollé qu’à suscité leur pénalisation possible (merci à Médiapart qui en est à l’origine), le gouvernement a reculé, mais le texte recèle une autre pépite sur le sujet, il prévoit que pour les entreprises de moins de 50 salariés il n’y aura plus d’obligation de publier les comptes.

C’est d’autant plus efficace que 96 % environ des entreprises en France comptent moins de 50 salariés, vive la transparence !

De bonnes raisons d’être dehors le 09 AVRIL