Des nouvelles du siège, en vrac…

PLAIRE A LA BOURSE

Il y a quelques mois, lors de la mise en bourse de la Fnac, un document de présentation de la société aux investisseurs et analystes financiers était parvenu entre les mains des syndicats. Dans ce dernier, Mr Bompard annonçait la baisse des avantages sociaux des salariés de la Fnac, histoire d’allécher les éventuels acquéreurs.

Des lors, les élus des CE et CCE de la Fnac demandèrent des explications à la direction. Cette dernière émit dans un premier temps des réponses un peu vaseuses et devant l’insistance des élus déclara dans un grand moment surréaliste que le document que nous avions entre les mains n’existait pas car il n’était pas officiel. Fin des débats.

Pourtant, depuis cette annonce, les propos de Mr Bompard se confirment au quotidien. L’environnement économique dégradé aidant, la direction en profite pour réduire les maigres avantages des salariés, les nôtres, pas les siens.

  • Le nouvel accord de participation groupe (que la CGT n’a pas signé) en est le premier exemple. Il constitue avec sa nouvelle formule de calcul une baisse significative de l’enveloppe à distribuer aux salariés.
  • Après une année blanche, l’accord d’intéressement nouvelle rédaction (Fnac sa) devrait peut être générer une enveloppe, mais elle sera également en baisse.
  • Notre régime de santé prévoyance est devenu déficitaire. La direction saute sur l’occasion pour ouvrir une négociation en novembre. Son souhait, payer moins quitte à mettre en place une mutuelle à la carte non solidaire. La santé des salariés, ce n’est pas son souci et s’il y a cotisations supplémentaires, les salariés seraient aimables de prendre à leur charge la totalité du coût.
  • A venir, moins grave mais révélateur, le café bientôt payant sur le siège. Le premier gratuit (merci patron), les suivants (30 cts) on est prié de sortir sa monnaie. La CGT vous révèle deux spots pour le café gratos : 6ème étage couloir coté direction Nespresso ou bureau de Mme Brard mais là, vu la difficulté d’accès, on ne vous garantit pas le petit cahoua.

Vous aurez compris que pour éponger les millions d’euros du coût d’introduction en bourse de la Fnac et courtiser les futurs investisseurs, les salariés devront se serrer un peu plus la ceinture. L’anémie guette.

SPECIAL BUNKER

Cela n’aura échappé à personne, dorénavant il faut badger pour entrer et sortir du siège. Si on peut comprendre l’entrée, on a du mal à voir l’intérêt de la sortie, sinon de surveiller les salariés. La direction la main sur le cœur nous répond que ce n’est pas le cas. On a du mal à la croire d’autant qu’elle peine à expliquer son choix.

Dans la même veine, la DRH se la joue Fort Alamo. Désormais, même les salariés du siège ne sont pas les bienvenus. On est prié d’envoyer (l’inverse, ce n’est pas bon signe) un recommandé avant de fouler le sol du 5ème étage. On ne peut pas dire que cela détend l’atmosphère mais cela dénote bien du peu de considération de nos dirigeants envers les salariés. On peut aussi penser que les futurs projets de la DRH sont tellement pourris qu’elle préfère les cacher.

PSE à la DOSI

Une réorganisation succédant à une autre, la DOSI gagne la pôle position sur le siège. Le motif, entre autre, adapter le service au multi-canal. Il y a 20 postes supprimés et 18 de créés. En d’autres temps, cette nouvelle organisation aurait été mise en place en douceur, mais là, la direction déclenche un PSE. On peut penser qu’elle se fait la main avec la loi dite « de sécurisation de l’emploi » et ses nouvelles règles qui encadrent les PSE. Cette loi est très favorable aux employeurs. Elle raccourcit les délais d’expertises et d’information/consultation des élus. Elle empêche en partie les recours judiciaires. Seule la mobilisation des salariés, ou le contrôle de l’administration peut éventuellement contrarier les plans des directions. Selon nous, pour être appliquée, la jurisprudence devra éclaircir les zones d’ombres que contient cette loi.

La direction a ouvert des négociations avec les organisations syndicales sur les mesures sociales d’accompagnement de ce PSE. Ses premières propositions, vous l’aurez deviné sont aux ras des pâquerettes.

Pour la CGT, Il n’y a pas de petites ou grandes réorganisations et rien ne justifie les écarts de traitement entre salariés que nous avons pu voir lors des précédents PSE dans le groupe Fnac. La CGT entend bien peser par tous les moyens sur le contenu des négociations en cours ainsi que sur les discussions à venir, tout en gardant le maintien de l’emploi comme priorité.

Communiqué de presse de la CGT Fnac

La Fnac va supprimer 180 emplois dans la filière disque, c’est le sens du projet dévoilé hier devant les Comités Centraux d’Entreprise.

La brutalité de l’annonce nous rappelle que nous sommes dans une entreprise comme les autres, soumise aux mêmes appétits des financiers, nous en dénonçons la forme et le fond.

Les salariés seront à nouveau la variable d’ajustement, et violemment.
La Fnac est en panne d’investissements sérieux depuis des années et en panne d’idées pour relancer la fréquentation des magasins.

Pour cause de plan social réducteur de couts en 2012, la société a pratiquement anéanti la filière communication et réduit à peau de chagrin l’activité des forums, génératrice de flux de clientèle et de différenciation, une première balle dans le pied.
L’activisme volontaire de la direction pour favoriser le site internet au détriment des magasins physiques a pu accentuer la désertion de ceux-ci.

Ce nouveau coup porté n’augure rien de bon quant à l’avenir. Le plan « Fnac 2015 » présenté par le PDG est bien loin de ses objectifs : au rythme d’un PSE par an nous sommes clairement sur la défensive, plus proche des licenciements boursiers que des objectifs de conquête naguère crânement affichés.

Enfin, le PSE sera encadré par la loi de juillet 2013 directement issue de l’ANI, un texte de droite puisque les moyens des représentants du personnel se trouvent réduits et les délais de réalisation écourtés.

Contacts:
André Chapuis Dsc CGT Fnac Relais
06 82 00 97 57
cefnactoul@free.fr
Jean marc Laurent Dsc CGT Fnac Codirep
06 72 31 0704
jeanmarclaurent@wanadoo.fr

Nouveau PSE, CREVONS LES DISQUAIRES…

Ça aurait pu être le titre du communiqué de presse de la Fnac mais c’était trop inconvenant.

L’annonce est brutale mais bien dans le style de la direction de la Fnac, un simple communiqué de presse et les annonces simultanées aux CCE concernés pour annoncer un plan social sur le secteur disque vidéo gaming qui verra selon les termes du projet la disparition de 140 postes sur Relais et 40 sur CODIREP.

C’est facile, de là-haut, d’effacer un certain nombre de nos collègues, façon jeu vidéo justement.

Comme on ne les connaît pas et qu’on ne cherche pas plus à le faire, la question de l’affect ne se pose pas, pas plus que celle de la précarité qui risque d’être le lot des futures victimes.

Qu’au passage la direction tente de culpabiliser les syndicats qui ont refusé de cautionner un texte de GPEC qui avait surtout l’air d’un « PSE permanent » est une nouvelle preuve d’élégance.

Au titre des responsabilités sur la baisse des ventes en magasin, il nous parait important de faire remarquer que la Fnac a accéléré le processus de baisse en favorisant le site internet, toujours ravitaillé, alors que les magasins physiques où les clients font l’effort de se déplacer, sont eux, en pénurie sur nombre de références importantes et peinent à se faire livrer.

Le problème a été remonté de longue date sans réaction !

Il convient également de relever que la réduction de postes va s’accompagner aussi d’une réduction de l’offre, le secteur visé étant générateur de flux, il est à craindre que la fréquentation des magasins n’en pâtisse sérieusement.

Mais encore, une fois libérée une partie de l’espace actuellement dévolu au disque, que va-t-on y mettre ?

Le PEM est loin d’être aussi juteux que prévu, les univers « Kids » n’auront de nouveau que les jeux et jouets, et le magasin de Bercy, censé être la vitrine du futur de la Fnac « rame »…une idée géniale m’sieur Bombard ?

Nous avions alerté il y a peu sur la volonté de la direction de poursuivre sur 2013/2014 la réduction des couts (c’est nous !) au même niveau que 2012, année du PSE, nous avions malheureusement raison de nous inquiéter d’un risque de PSE malgré les dénégations de la boite.

Reste que l’annonce d’un PSE fait bander chez les investisseurs, on en verra bientôt l’effet sur la cote, et que justement, notre bon PDG fait une tournée pour draguer de futurs actionnaires.

Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le PSE va donc être encadré par la loi scélérate de juillet 2013, directement issue de l’ANI, ce qui réduit les possibilités de contestation et raccourcit les délais pour le « génocide ».

La mobilisation est plus que jamais à l’ordre du jour pour sauver des emplois, et la fin d’année s’y prête bien…