Présenté en Mars lors des NAO (négociation annuelle obligatoire), le nouveau variable, le REC entre en application en Novembre prochain. La direction, lors du dernier comité d’établissement, et l’encadrement tentent donc en ce mois d’octobre de persuader, sans trop y croire, les employés de la Fnac que ce nouveau variable est plus juste, équitable, rémunérateur etc…
La Fnac a acheté ce nouveau mode de rémunération à un cabinet d’expert en
ressource humaine et il apparaît clairement qu’elle entend récupérer rapidement son retour sur investissement. On imagine d’ailleurs assez facilement les contours du cahier des charges.
Avec le REC la Fnac veut d’abord limiter les variables du secteur technique. Sur les 3 items proposés deux peuvent être à zéro à la fin du mois. Ensuite appliquant le vieil adage «diviser pour mieux régner» la Fnac va détruire les spécialités des vendeurs en niant le savoir faire et les connaissances de ces derniers. Désormais tous les salariés peuvent facturer et placer des services, le document présenté au comité d’établissement mentionnait bien le cas d’un vendeur affecté à 75% sur la micro et à 15% sur le livre (rien n’était dit sur les 10% restants).
Le manque de précision concernant les secteurs hors vente laisse augurer une sérieuse restructuration sur les services caisse accueil et SAV. En effet rien n’est fait pour valoriser les spécificités de ces métiers. Enfin en devenant une extrémiste de la politique multi-canal, la Fnac entend tout miser sur son site internet. La maigre rétribution que les vendeurs vont toucher en retour sonne plus comme une indemnité de licenciement anticipée que comme un véritable salaire.
La Fnac continue donc sa politique antisociale, en imposant un mode de rémunération et une organisation du travail digne d’un magasin de hard discount. On est assez loin de l’image moderne, novatrice et glamour que l’enseigne tente de faire passer par le biais du projet Fnac 2015. Le VIM était déjà un modèle de discrimination salariale le REC ajoute à cela une concurrence malsaine entre les services et enterre définitivement toutes les valeurs qui ont fait le succès de la Fnac. Le respect, et l’engagement que la Fnac entend défendre ne sont juste plus destinés aux salariés.
A tout cela il faut ajouter qu’initialement le REC devait faire son apparition sur les fiches de payes d’octobre, bizarrement la direction a décidé de reporter de deux mois la mise en oeuvre de ce variable sans doute par peur d’une grogne sociale pendant les fêtes. Il ne faut surtout pas lui donner tort sur ce sujet.