Pas vraiment issu des univers Kids, c’est le nouveau jouet qu’aimerait utiliser la Fnac, un peu comme une console avec un drôle de jeu d’arcades, réservé aux adultes, et dont le but serait « d’éliminer » des salariés potentiellement surnuméraires, amis séniors, bienvenue dans ce nouveau monde éminemment dangereux!
C’est un peu le sens du « volet externe » prévu à l’accord de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences, un Plan Social Permanent(PSP) que la Fnac va proposer à la signature des syndicats.
Ce PSP, c’est aussi, « à la louche », ce que prévoit au titre des mesures de reclassement externe le plan social qui vient d’être suspendu par la Cour d’Appel de Paris.
Des ajustements au fil de l’eau, des procédures de gré à gré avec les salariés se terminant par une « rupture d’un commun accord », genre licenciement à l’amiable.
Lesquels salariés, dont les conditions de travail empirent et éventuellement mis sous pression pourraient être enclins à accepter un départ assorti d’une petite indemnité.
Nous avons connu des Ets où il était « suggéré » à des collègues de solliciter une baisse de qualification assortie d’une baisse du salaire avec des arguments suffisamment convaincants pour qu’ils s’exécutent, ou des cadres à qui l’on annonçait qu’ils « n’avaient plus d’avenir à la Fnac » et c’était avant le PSE.
Le PSE a l’avantage de faire « une charrette » et donc de tailler brutalement dans la masse, du quantitatif comme on dit chez les managers.
Mais, au titre des inconvénients liés au PSE, outre sa lourdeur, la Fnac doit compter sur des représentants du personnel et des syndicats capables de contester un Plan Social, nous venons de le vivre.
Autre inconvénient pour la boite, et non des moindres, c’est que le Code du Travail prévoit des critères pour l’ordre des licenciements, notamment l’ancienneté, l’âge et le handicap et que le législateur a entendu protéger ces catégories plus fragiles.
De sorte que, en poussant le raisonnement un peu trop loin, au terme de plusieurs PSE et d’un éventuel nouveau recul de l’âge de départ en retraite, la Fnac ne serait plus peuplée que de « vieux vendeurs » accrochés à leurs déambulateurs et régulièrement sollicités par la pression physiologique…on vous épargne le couplet sur les couches « Confiance ».
Pas vraiment le tableau idyllique en terme d’image pour vendre du « High Tech », tout le monde l’aura compris, surtout nos dirigeants.
Le volet « départ externe » inséré dans la GPEC, qualitatif lui, cache donc à notre sens et très pudiquement une espèce de « gérontophobie » difficile à assumer en ces temps de promotion de la diversité et tout le bazar…outre le fait qu’existe un accord « séniors ».
Avec un tel instrument, c’est donc en toute discrétion que serait mené le rajeunissement d’une population qui a du mal à soulever des bacs à longueur de journée et à râler, parce que c’est bien connu, le vieux est un peu acariâtre.
Comme nous avons contesté le PSE, il nous semblerait pour le moins incongru d’en accepter en douce certaines des modalités au titre d’une GPEC et de renoncer par là même à toute résistance collective.