En rabattre

La stratégie de la Fnac a du plomb dans l’aile, en attestent les présentations qui ont eu lieu dans les CCE des différentes sociétés du groupe.

Tout le monde a le souvenir des déclarations enflammées d’Alexandre Bompard et des réunions des CCE que l’urgence avait conduit à  tenir en plein mois de juillet, il s’agissait de présenter aux élus puis de décliner aux salariés ce que serait la Fnac de demain : le plan stratégique 2015 Fnac 2015.

Au passage notre PDG fustigeait à mots couverts l’immobilisme de ses prédécesseurs ce qui est de bonne guerre pour justifier de son activisme et de son volontarisme affirmés, mais faut-il leur demander de restituer leurs bonus ?

Au-delà des nobles ambitions affichées, la question du financement du plan stratégique 2015 n’était pas vraiment clarifiée, les réponses se bornant à indiquer que PPR soutenait ce plan « de conquête, d’expansion et d’avenir ».

Le temps de découvrir l’addition ?

En trois mois, l’aventure annoncée a perdu de sa superbe, c’est en effet un gros morceau du « plan stratégique 2015 » qui va être effacé pour cause de non financement.

 

Bercy ne va pas ressembler à ce qui a été exposé.

Le magasin virtuel, concept architectural présenté un peu partout avec une fierté non dissimulée, va laisser la place à un petit ripolinage plus habituel dans l’enseigne.

On va garder les vieux meubles et peut être créer un « atelier déco » pour les remettre au gout du jour…

On s’interroge aussi sur l’avenir du vendeur arborant fièrement une tablette numérique reliée à un outil informatique enfin digne des ambitions de l’enseigne, circulant dans un espace accueillant….

Notre crainte c’est de le voir demain affublé d’une blouse grise et armé d’un papier et d’un crayon pour affronter le 21ème siècle. L’angoisse !

Les changements qui restent prévus risquent bien de nécessiter de très gros efforts en matière de logistique, tant au niveau de Massy que des magasins et les réponses sont plutôt floues.

Si Amazon est cité comme le concurrent et le modèle sur le net, il reste à faire de grosses dépenses en termes d’investissements pour parvenir à la même efficacité sur les délais de livraison, et il nous apparait que les « attentions financières » porteront là-dessus plutôt que sur les magasins.

Et le volet social dans tout ça ?

Le vendeur va se retrouver être encore plus polyvalent dans ces « univers » mais ne vous emballez pas, ce sera au même tarif, et compte tenu des budgets alloués à la formation, on imagine que cette dernière se fera surtout «  sur le tas » ce qui est un gage de qualité de conseil.

Si la Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences a bien été évoquée par le PDG,  sa déclinaison prévue par société va en limiter l’efficacité potentielle outre le manque de financement.

Rappelons ici que la négociation sur la GPEC est un préalable à la mise en œuvre d’un PSE (plan social), et que le périmètre choisi nous incite à l’inquiétude.

 

Alexandre Bompard a de quoi être inquiet lui aussi, sa vision de la Fnac pour 2015 ne convainc plus complètement l’actionnaire, qui indique que la vente de la Fnac est reportée à 2013, on attend de nouvelles déclarations peut être un peu moins triomphantes.