Forçats du dimanche

——–Répondre et comprendre——–

A la lecture de « l’auto ? interview » d’Yvan MICHEL, on réalise que le service communication de la Fnac a été décimé.

Sur le mode « entre potes » et adoptant un tutoiement rassurant qui sent bon la proximité, notre directeur de l’exploitation qui n’a pas usurpé son titre pour le coup, nous livre « sa lecture des dernières informations qui se sont déroulées » (sic)

Avec des pudeurs de jeune communiante, et parlant de l’amendement, il oublie juste de dire que c’est le lobbying forcené de la Fnac qui en est à l’origine, et que donc aucune contrepartie obligatoire n’a été suggérée au sénateur Philippe DOMINATI, rapporteur du texte, qu’on vous invite à mieux connaitre en le « Googlelisant » ou sur Médiapart.

Poursuivant sur le sujet, il affirme que le « travail du dimanche doit démontrer une démarche responsable et pragmatique », phrase dont le sens profond nous échappe encore, mais les termes sentent le bon sens bien de chez nous et c’est du vocabulaire dans l’air du temps, presque du Macron.

Mieux encore, « travailler le dimanche peut constituer une contrainte » rappelle-t-il, on n’y avait pas encore pensé, merci Yvan ! On comprend mieux.

Ou encore : « Alexandre Bompard a affirmé que le volontariat doit constituer la règle »…, pratiquant la boite depuis quelques années, on pense plutôt à l’exception qui le devient…

Le volontariat, nous avons connu par exemple pour l’encaissement vendeur, on en est aujourd’hui un peu éloigné, sauf à considérer que la pression, les menaces etc… relèvent du volontariat.

Et si tous les salariés d’un service et/ou d’un Ets ne sont pas volontaires ?

Yvan, sujet philo pour la prochaine communication : le volontariat utopie ou réalité ?

Les contreparties financières sont bien évoquées aussi mais on attendra la loi pour discuter de la hauteur « non symbolique » de ces dernières.

Peut être pourraient elles couvrir les frais de garde des enfants ? Si on trouve à les faire garder !

La justification économique, c’est que faute de magasins ouverts le dimanche, les consommateurs se tourneraient vers Internet.

Si le sujet n’était pas lourd de conséquences, on rirait d’une pareille assertion !

C’est bien le prix qui attire les clients sur le Web, et nous n’avons pas sur le sujet une image de discounter.

Par ailleurs le « geek » qu’Yvan suppose accroché à sa tablette le dimanche la lâcherait-il pour se précipiter dans un magasin et débourser plus que ses moyens ne le lui permettent ?

Amazon, qui est la concurrence internet visée, agit dans le monde entier, vend également plein de choses pas culturelles du tout, genre cafetières et aspirateurs (merde, nous aussi !), des livres en anglais notamment…et a aussi démenti les affirmations volontiers véhiculées par Alexandre et prétendant que

25 % de son CA serait réalisé le dimanche. (L’enthousiasme l’a même fait passer à 30% ce 21 mai)

Yvan omet encore de préciser que le syndicat des libraires (patronal) s’est prononcé contre ce projet qui mettrait à mal leurs finances.

Notre ami Yvan a oublié de parler d’emploi, traduction pour ceux qui ne comprennent pas, ça se ferait donc à effectif constant chez nous, on vous laisse imaginer dans quelles conditions y compris pour les cadres au forfait jours…

Adressez-vous aux directeurs et managers, restons confiants, qu’il dit comme le ferait un vendeur de bagnole d’occasion voulant vous convaincre que l’épave proposée est une affaire.

à c’est bon Yvan, on a compris !